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Drôlerie et originalité : You Me Her ou comment bousculer les clichés sur les histoires d’amour ?

  • Margaux
  • 6 oct. 2016
  • 3 min de lecture

Aujourd’hui je vais vous parler de mon dernier coup de cœur audiovisuel en date : You Me Her, une comédie fraîche, originale, sans prétention démesurée mais qui va venir gentiment bousculer les clichés sur les histoires d’amour et la vie de couple.


Cette série, créée par John Shepard, est composée de dix épisodes de trente minutes qui ont été diffusés sur Audience Network. Attention je préfère préciser tout de suite elle n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Mais pour les plus réticents à la VO sachez que les dialogues se comprennent ici très facilement. Et puis bon n’a-t-on pas tous déjà dit un jour qu’il serait temps de s’améliorer en anglais ? On va donc dire que c’est une occasion comme une autre pour se familiariser avec les sonorités de la langue de Shakespeare - comme le veut l’expression.


Tout commence avec l’histoire quelque peu anodine d’un couple, Emma et Jack, ensemble depuis un certain temps déjà, la libido en berne mais essayant tout de même d’avoir des enfants … Jusque là rien de transcendant vous en conviendrez.

En revanche, ce qui est peu banal c’est la façon dont cette histoire est traitée, filmée et surtout comment elle va évoluer. L’écriture toute en finesse nous transporte sans heurt et en toute simplicité dans un univers qui pourrait être conventionnel de prime abord mais qui s’avère bien plus surprenant et ce dès les premières secondes de l’épisode 1. Gentiment provoquant, jamais dans vulgarité toujours dans la subtilité, You Me Her met pour la première fois le polyamour sur le devant de la scène.

C’est là qu’intervient, en effet, le personnage d’Izzy, une étudiante en psychologie, escort à ses heures perdues. Jack suit le conseil quelque peu étrange de son frère pour rebooster son potentiel séduction face à sa femme : engager une escort et reprendre confiance en lui et en sa sexy attitude … Enfin ça c’était la théorie … je vous laisse découvrir par vous-même, si cela vous tente, où tout ça va les mener.




C’est une série charmante par ses personnages attachants et adorablement paumés, son pitch original et son côté tendre de part sa narration. Il s’agit bien là d’une histoire d’amour mais qui nous invite à réfléchir aux implications concrètes du polyamour sur le plan social et professionnel. Une question, d’ailleurs présente dans les dialogues de la série, revient sans cesse et pourrait servir de fil rouge au scénario : « What if your best, truest, happiest life looked nothing like you thought it would? Would you be brave enough to live it ? »


Regarder You Me Her c’est en perspective des moments gênants, hilarants et parfois tristes aussi. Bien que le ton de la comédie domine on ne peut nier un petit côté dramatique : une relation polyamoureuse dans un petit quartier de banlieue type, on s’en doute, ça ne fait pas forcément bon genre et entraîne donc des situations sociales cocasses où nos protagonistes se retrouvent parfois acculés au pied du mur. L’équilibre quelque peu précaire entre les trois personnages principaux est le cœur même de l’intrigue.



On ne tombe en tout cas jamais dans ce que pourrait être la simple vision fantasmée (notamment par un regard masculin) d’un trio amoureux. Cela venant aussi du fait que la série met en scène deux femmes bisexuelles : l’une se découvrant et l’autre renouant avec cet aspect de sa personnalité qu’elle avait jusque là occulté à son mari.




La musique ou au contraire parfois son absence apporte ici beaucoup à l’image filmée. Les musiques illustrent et renforcent parfaitement l’effet comique de situations drolatiques.


Si la série fonctionne si bien c’est aussi par la force de son casting. On entend par là bien entendu le trio principal (Greg Poehler dans le rôle de Jack, Rachel Blanchard dans le rôle d’Emma et Priscilla Faia dans le rôle d’Izzy) mais aussi la meilleure amie d’Izzy, Nina, jouée à la perfection par Mélanie Papalia.


Mais mon petit coup de cœur de ce casting reste Priscilla Faia qui crève l’écran en douceur, avec éclat et simplicité.


Bien sûr, comme toute série, You Me Her n’est pas sans défauts. Certains personnages secondaires restent peu développés tel que le prétendant d’Izzy (ce qui nous amène assez vite à comprendre qu’il n’aura pas grand rôle à jouer même en tant qu’interférant de la relation principale).

La série n’est pas forcément non plus représentative de l’ensemble des relations polyamoureuses pouvant exister dans la réalité mais elle a le mérite d’aborder ce thème jusque là très peu mis en avant.



Petit bonus : cette première saison courte (à savourer un peu lentement pour une fois c’est mieux je trouve) sera déjà à coup sûr complétée de deux autres, c’est officiel !



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